Bovins de boucherie Retour sur le festival de la viande à Évron
Du 2 au 4 septembre 2022 s’est tenue la cinquante-septième édition du festival de la viande à Évron, en Mayenne. À cette occasion, 386 animaux de boucherie d’exception étaient rassemblés. Dans l’ensemble, les ventes ont été dynamiques, mais pas au prix espéré pour bon nombre d’éleveurs.
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Parmi les sept concours de la rentrée en bovins de boucherie, figure le festival phare de la viande à Évron, en Mayenne. La manifestation, qui s’est déroulée du 2 au 4 septembre 2022, a attiré plus d’une centaine d’éleveurs venus exposer leurs animaux élites. À l’issue de ces trois jours de concours, 94 % des bovins présentés ont trouvé preneur.
Baisse de la demande
« Un taux de vente satisfaisant, qui a soulagé les éleveurs apporteurs, souligne Jean-Yves Renard, président de la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie (FNCAB). De nombreux acheteurs avaient en effet annoncé des baisses de commandes pour la rentrée. »
Une information confirmée par Thomas Coudray, acheteur pour l’abattoir de Selvi à Alençon (groupe Elivia) : « Nous avons réussi à maintenir le nombre d’achats à hauteur de 100 bêtes, mais la demande émanant de nos magasins et boucheries partenaires est plus mesurée, sous l’effet de l’inflation ».
Pour Jean-Yves Renard, ce sont notamment les moindres effectifs qui ont permis de garder une bonne ambiance commerciale. « Alors que 456 bovins étaient en lice l’an dernier, ils n’étaient plus que 386 cette année, les vaches étant la catégorie la plus en retrait », fait savoir Emmanuel Masserot, éleveur de rouges des prés et trésorier adjoint du festival d’Évron.
Des hausses de prix difficiles à passer
Pour la plupart des animaux vendus, les prix ont été au même niveau que l’an dernier. La super championne inter-races a atteint un montant record de 15,50 €/kg. La vache, qui a obtenu le grand prix d’excellence dans la catégorie femelle première section de race diverse, a été achetée par SVA. Elle appartenait au Gaec Roptière, basé dans le Maine-et-Loire.
Dans les allées, les quelques éleveurs interrogés se disent déçus des montants conclus, qui ne s’avèrent pas suffisants pour supporter la hausse des coûts de production. Certains commencent à complémenter leurs bovins plus d’un an à l’avance, pour garantir un état de finition impeccable et espérer décrocher une plaque au concours.
« Passé 8 €/kg, les prix des bovins commencent à plafonner, témoigne Jean-Yves Renard. Avec les frais de transport et d’abattage, cette viande haut de gamme arrive souvent en boucherie à 9,50-10 €/kg. Au-delà de ces montants, les coûts sont plus difficiles à répercuter à l’achat ».
De fait, les grands prix d’excellence obtiennent parfois des valorisations égales aux grands prix d’honneur. D’après Stéphane Cheron, qui a acheté 76 animaux pour le compte de Socopa, des hausses de l’ordre de 20 à 30 centimes/kg ont tout de même été obtenues dans les animaux de gammes intermédiaires. « Nous n’avons pas payé un bœuf en dessous de 6 €/kg », assure-t-il.
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